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Inspiration, autocensure et écriture : les aléas de la tenue d'un blog

  • Val
  • Sep 22, 2022
  • 4 min read

De l'idée au texte, on rencontre tout un tas d'obstacles, ou d'opportunités, selon les points de vue. Ce billet explore ce voyage entre esprits et mots, entre ressenti, appréhensions et actions ; une exploration de l'acte d'écrire, somme toute.

Sunset in Britanny, France
Un petit sunset breton qui va nous inspirer pour la suite

La difficulté de tenir un blog, dans mon expérience, c’est de trouver un sujet ou un angle qui convient.


J'insiste ici sur « qui convient ». Des sujets ou des angles, j'en ai plein qui me passent par la tête à longueur de journée. Mais le « qui convient » y met un frein. Explorons-en les origines.


Cette expérience était déjà vraie pour mon passé journalistique. Les idées, j'en avais, mais seulement la nuit venue et quand je me trouvais toute seule. En réunion matinale de rédaction, devant mes collègues, c’était toujours compliqué. Comme un blocage en fait. Ce blocage, je le retrouvais également en salle de classe, de la maternelle à l’université. D’où vient-il ? Sans doute de la peur et de la crainte du regard (des oreilles) des autres, puis de leur jugement.


Alors mon cerveau a appris à ne pas trouver les idées et réponses aussi rapidement qu’il le peut quand il est tout seul, loin des autres. Je sais que j’ai la réponse, mais elle ne remonte à la surface que quand elle se sent en « safe zone ».

Pour ce blog, le blocage prend la forme d’une sorte d’autocensure, du « qui convient ». Les sujets dont je souhaite parler sont-ils trop personnels ? Sont-ils intéressants pour moi et pour mon lecteur ? Vais-je être jugée pour mon point de vue, pour mon compte rendu d’une vie à l’étranger, de ce point de vue si privilégié ?


Conviennent-ils, en fait. Exemple : j’ai peur de la crise mondiale actuelle, mais en comparaison de beaucoup de personnes, je ne suis pas à plaindre. Alors ai-je vraiment la légitimité d’exprimer mon ressenti ?

Toutes ces questions qui s’imposent et que je me pose, résultat : une page blanche.

Que faire dans ce cas ? Ma solution jusqu'ici : laisser l’écriture prendre le dessus. C'est ce que j'ai fait avec le reste de cet article. Accroche-toi bien, ce n'est pas forcément linéaire.

Laisser l'écriture prendre le dessus revient à se laisser inspirer par l'acte d'écrire en tant que tel, voir où il mène.


Laisse l’écriture te porter et former ton texte, ne réfléchis pas trop, les mots doivent se présenter tels qu’ils sont, ton rôle est de leur donner une voix, une présence sur le papier et, plus tard, dans l’esprit de ton lecteur.


De quoi as-tu envie de parler ce jour ? Qu’est-ce que te dictent ton instinct et ton ressenti ?


Prend ta plume, et voit ce qui vient. Laisse-les mots se former, l'imagination parle puis prendre forme en s'extériorisant. Cet acte même de mettre sur papier permet d'observer sous un nouvel angle, de nouveaux sens.


Est-ce que ça mènera vers quelque chose ? Pas nécessairement. Ce qui est intéressant ici, c'est d’observer l’acte même d’écrire. Et de transposer la pensée.


Tiens, voilà une idée qui me vient au fur et à mesure de l'écriture de ces mots. Trouvons trois mots pour définir chacune des villes dans lesquelles j’ai vécu ou je vis (en plus, ça va avec le thème de vie à l'étranger et d'émotions qui rythme ce blog, parfait).

Paris : frénétique, stressante, culturelle

Quiberon : sauvage, belle, celte

Londres : immense, impressionnante, multiculturelle

Dublin : vibrante, généreuse, caractérielle

Munich : verte, distante, imposante

Ratisbonne : multicolore, ouverte, historique


On remarque l’alternance, la dualité qui semble dicter ce schéma de vie, m'ayant fait passer de grande ville en ville plus petite. Les adjectifs choisis parlent pour eux-mêmes quant à mes ressentis.


On va alors tenter quelque effet en reprenant ces adjectifs et mettre ces mots au service d'un poème qui résume mon expérience à l'étranger :


De Paris, toujours frénétique et stressante,

Mais riche de son capital culturel,

Me voilà dans l’immense Londres, impressionnante,

Par sa présence multiculturelle.

Puis traversant la mer jusqu’à Dublin, vibrante,

Généreuse comme caractérielle,

J’échoue toutefois à Munich l’imposante,

Au confort vert, mais presque cruelle.

Ce poème et ces rimes prennent fin à Ratisbonne,

Dans ses rues multicolores et son centre historique,

Avec une escale à Quiberon, saisissante,

Terre des celtes, sauvage, et si belle.


Si tu as lu jusqu’ici, tu es bien courageux*euse !


Concluons ce billet, car il faut bien retomber sur ses pieds. On a une intro, une problématique ; alors, en tant que bonne française nourrie au modèle intro/argument/contre argument/conclusion, je me dois de le suivre.


L'inspiration pour un nouvel article de blog, je l'ai trouvée au fil des mots, en les laissant m'emporter. L'autocensure, et bien, elle n'est pas visible. J'avais toutefois rédigé toute une partie sur l'action d'écrire comme pensée par Rimbaud : « Le poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens ». Puis j'ai fini par la supprimer, doutant d'abord de son intérêt pour toi lecteur dans ce billet, puis doutant de ma compréhension de cette phrase. Redoutant enfin le jugement de tout lecteur si, effectivement, j'avais compris de travers ce que nous intime ce bon vieux Rimbaud.


Je me tourne vers toi maintenant, quel est ton processus d’écriture, d’auto censure, d’inspiration ? :)






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