L'intégration en Allemagne : bilan après presque trois ans
- Val
- Sep 13, 2022
- 3 min read
En novembre 2022, cela fera trois ans que j'habite en Allemagne. Après la pandémie, deux déménagements et de multiples expériences pros, l'heure est venue de faire un bilan !

Il y a un peu plus d'un mois, le Courrier International publiait un article titré
« L’Allemagne : un pays pas sympa, bureaucratique et ennuyeux (selon les étrangers) » et lançait un appel aux témoignages auprès des « expatriés » (j'aime moyennement ce mot) vivant en Allemagne.
Cette demande faisait suite notamment à la publication d'un classement d'InterNations, où l'Allemagne se retrouvait au 42e rang sur 52 en général, et au 48e quant à la catégorie Ease of Settling, soit la facilité d’installation et d’intégration. 23% des interrogés en Allemagne ne se sentaient pas la bienvenue dans le pays.
J’avais donc rédigé un petit texte, souhaitant ajouter mon grain de sel, puis je ne l’ai pas envoyé. Alors je le publie ici à la place.
Ce titre et ces résultats, je m’y retrouve bien, avec quelques nuances que je souhaite décrire ci-dessous.
Quand je suis arrivée fin 2019, j'ai emménagé à Munich et trouvé la ville très peu accueillante, à vrai dire. La vie y était par ailleurs confortable, les salaires très corrects et plus adaptés au coût important de la vie et des appartements. Mais c'est vrai qu'il est très difficile d'y trouver un logement et que c'est franchement cher.
Outre les bonnes conditions de vie, j'ai vraiment trouvé compliqué de m'y faire une place, et ce, malgré le fait que mon niveau d'allemand était plus que correct quand j'ai emménagé et que je suis plutôt sociable. J'avais vécu dans trois pays différents auparavant sans jamais y rencontrer de difficultés pour m'y faire des amis locaux (originaires du pays en question, donc).
En fait, je ne me suis pas du tout sentie la bienvenue, plutôt le contraire. Par exemple, c'est petit mais assez parlant, je faisais partie de cours de pole dance à Munich et, dès qu'il fallait parler un peu plus doucement pour que je comprenne bien, ou même m'intégrer aux conversations, on m'ignorait totalement, ou on prenait l'air gêné et arrêtait petit à petit la conversation, malgré le fait que j'ai toujours fait l'effort de converser en allemand. Une attitude que j'ai retrouvée un peu partout auprès des Allemands, au travail aussi.
J'ai fini à Munich par ne fréquenter que la communauté internationale, qui elle est très accueillante et m’a tendu les bras. Les filles qui se reconnaîtront ont rendu ma vie à Munich plus douce et agréable ! :)
Quant à la fameuse bureaucratie décriée dans le classement, effectivement, on est loin du digital. Cela dit, une fois que la machine est lancée, je trouve que ça ne fonctionne pas trop mal, surtout par rapport à la bureaucratie française, pas vraiment exemplaire non plus. Ce qui fonctionne en Allemagne, c'est le coup de fil. En tant que bonne millénial, j'ai mis du temps à m'y mettre, et je préfère vraiment les mails, mais si on veut que son dossier progresse, c'est le seul moyen. Et il faut aussi parler allemand, le pays n'est pas du tout au point sur l'anglais pour tout ce qui est administratif, prise de rendez-vous, etc.
Mais, pour finir sur une note positive quand même, mon déménagement à Ratisbonne a marqué un tournant. J’y ai tout de suite été beaucoup plus à l'aise ! Ça a été bien plus facile d'y trouver un appartement, d'y rencontrer des locaux sympas, de s'y intégrer, même à mon cours de pole dance cette fois-ci. Je n’y ai pas encore de communauté internationale malheureusement, mais c’est aussi de ma faute, je ne me suis pas trop bougée pour rencontrer de nouvelles personnes. À force de déménager, le cœur est un peu moins aux nouvelles rencontres.
Je suis cela dit ravie ma vie actuelle dans cette ville bavaroise et m'y sens vraiment bien.
Par rapport aux résultats de l’étude mentionnée en intro, il y a du vrai, mais il ne faut pas généraliser à l’échelle du pays. Comme tout, c’est du cas par cas, et dans le mien, c’était une question de ville, de conditions et de ressenti.
Pour le moment, la qualité de la vie et l’ambiance de Ratisbonne me donnent envie d’y rester plus longtemps. Puis mon copain aussi et le petit nid douillet qu’on s’est aménagés tous les deux.
La vie sociable, je vais m’y remettre, mais je n’ai aucun doute sur le fait que ça va repartir, la ville s’y prêtant.
Mon pays préféré est, et restera, l’Irlande. Mais en attendant, je reste joyeusement en Bavière.
Et toi, comment trouves-tu ton pays ou ta ville d'accueil ?
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